Il y a des projets complètement imprévus, et qui nous amènent là où ne nous attendions pas. Celui-là en est un. Tout part d’un défi du forum CFM en novembre : Soleil Levant, peindre une figurine ou décor du Japon médiéval ou médiéval fantastique de l’imaginaire japonais. Il se trouve que je n’ai absolument aucune attirance pour cet imaginaire là. Je me trouvais bien embêté… Et j’ai donc cherché une figurine la plus neutre possible. Mon choix s’est arrêté sur la figurine de Baichi, un personnage du jeu Bushido.
Bien entendu, il fallait que quelque complication arrivent… et cette complication s’est appelée : reconfinement. Avec ce reconfinement, les délais de livraison sont devenus tout à fait imprévisibles. Je ne savais donc pas quand je recevrais la figurine, et donc pas si j’aurais le temps de la peindre avant la fin du mois.
J’ai donc décidé en parallèle, de faire un petit décor, rapidement, pour relever le défi. Le choix évident est alors de faire un Torii, en ça inspiré par @screamx, qui a fait de même pour ce défi.
Ne connaissant rien à la culture Japonaise, j’ai entrepris quelques recherches pour en savoir plus sur ces Torii, ce que c’est, ce qu’ils signifient. Et je suis tombé sur cette photo, qui m’a immédiatement plu : le côté simple et brut, où l’on voit clairement les troncs utilisés pour la construction.
L’histoire de ce Torii étant en elle-même intéressante, comme écrit dans cet article. J’ai aussi trouvé cet article qui m’a semble assez sérieux sur le sujet, il me sera utile pour la suite.
J’avais donc mon idée, il fallait passer à la réalisation. Pour commencer, les troncs : quoi de mieux que la nature elle-même pour représenter la nature ? Guidé par ce principe, je suis allé faire un tour dans mon jardin en recherche d’inspiration et surtout de matériel. Et c’est au pied d’un grand pin que j’ai trouvé mon bonheur en l’objet d’une branche morte.
De retour à mon atelier, j’ai commencé l’assemblage, avec un bout de balsa qui trainait dans la boîte à matériaux. Et le premier résultat était tout de suite satisfaisant.
Sur cette photo, les bouts de bois ne sont pas collés, juste assemblés avec des chevilles faites à partir de bouts de pique à brochette.
Une fois cette idée posée, il me fallait construire le décor qui allait avec. Contrairement à ce qui est sur la photo d’origine, je voulais partir sur un décor vallonné, plutôt en sous-bois. J’ai donc sorti une plaque de Depron et j’ai commencé à sculpter un volume, pour voir ce que ça donne.
J’ai alors imaginé ce chemin en pierres rondes (qui en fait n’est pas tout à fait conforme aux usages de torii, car il semblerait qu’il y a un côté pour passer dans chaque sens). J’en ai profité pour compléter le torii sur la droite, coller l’ensemble, ajouter le panneau sur le dessus… et enduire tout ça de colle à bois diluée, pour fixer le bois et le plastifier.
J’avais mon concept, il fallait passer à la phase de réalisation. Mais avant ça, trouver un socle pour la scénette en devenir, ce socle en bois brut et carré ne me semblant pas approprié.
Une idée me trottait dans la tête depuis un moment, et ce fut l’occasion de la tester : utiliser un cadre photo comme socle de diorama. Un tour chez Leroy-Merlin m’a permis de mettre la main sur un cadre photo noir, pas bien cher et aux bonnes dimensions. Une fois la vitre sortie, le fond refait en carton fort, j’ai pu positionner le décor dedans, et commencer à le modeler pour qu’il prenne forme.
Un avantage à utiliser un cadre photo, est de pouvoir avoir une partie du décor en dessous du niveau du socle, parfait pour donner une impression de volume. J’en ai profité pour refaire en PVC expansé les pierres rondes. Comme à mon habitude, j’ai utilisé de la pâte à bois pour faire le sol, en y intégrant des cailloux et du sable fin. Pour commencer à réfléchir à la mise en scène, je positionne la figurine enfin reçue ! (malheureusement, je n’aurai pas le temps de la peindre avant la fin du mois).
En parallèle de tout ça, j’ai passé commande chez Minisocle de plusieurs plantes en papier photodécoupé ainsi que des bambous miniatures… qui prendront encore un temps pas possible à arriver, avec un suivi de colis complètement erratique.
Que d’émotion pour recevoir ce colis ! Merci à Dimitri de Minisocle pour sa patience, avec tous les messages que je lui ai envoyés. Enfin, j’ai pu recevoir les plantes et commencer à les monter.
Et bien ce n’est pas facile de monter ces plantes ! J’ai bien sué pour obtenir un résultat correct. Au passage, j’ai décidé de tailler des encoches régulières sur les bambous pour simuler les différentes jonctions dont semblent constitués les bambous (et là, une recherche internet sur des photos de bambouseraies a été très utile !).
Une fois tout cela monté, place à la peinture, en commençant par une couche d’aérographe.
À ce stade, les bambous ne sont pas collés, juste positionnés dans les trous qui vont bien pour me faire une idée de la scène finale.
Et puisqu’on parle de décor… place donc au brossage à sec et aux lavis. Avec un premier résultat convaincant en une session de peinture, en positionnant la végétation pour me faire une idée (à ce moment là, rien n’est encore collé).
L’étape d’après a été la finition du décor par l’ajout de mousse très fine sur les rochers, puis de coller toute la végétation et d’imprimer quelques kanji pour le panneau au dessus du portail. N’y connaissant rien, j’ai repris ce qui était écrit dans cet article et qui signifie “passe et entre”. Pour aller vite, j’ai simplement imprimé ça sur du papier standard, que j’ai collé sur du carton fin. J’ai ensuite peint les bords du carton découpé en noir. Une ou deux couches de colle à bois diluée plus tard, voilà le panneau plastifié, prêt à recevoir quelques lavis pour le vieillir. Et voilà le travail.
J’ai par la suite rajouté quelques plantes sur le devant de la scénette.
A ce moment là, j’ai commandé de l’eau artificielle Prince August, mon idée étant de faire des marais de part et d’autre du chemin de pierre. Nouvelle commande qui a mis un temps pas possible à arriver, je n’ai donc pu mettre l’eau qu’après la fin du mois. Tant pis, j’ai soumis le décor comme ça pour valider le défi… qui a été validé donc 🙂
Je me suis ensuite attaqué à la figurine. Et quelle figurine ! Magnifique de finesse et de propreté. Du niveau de Rackham de la grande époque, en plus réaliste encore. Un vrai coup de foudre ! J’ai bien envie d’acheter d’autres figurines de la même marque maintenant.
Quelques photos en cours de peinture. Même s’il n’y a rien de particulier à dire ici : bases à la Contrast ou en lavis de chez Army Painter, et finition à la peinture Prince August classique.
Une fois terminée, j’ai mis l’eau artificielle enfin reçue… en plusieurs fois, avec apparition de craquelures assez souvent, que j’ai comblées en remettant une goutte. Avec 24h de séchage entre chaque, ça m’a pris presque une semaine pour terminer l’eau, sur laquelle j’ai déposé en même temps que la dernière couche des feuilles de nénuphars, que j’ai finalisés avec une couche de vernis satiné.
Et voilà le résultat.
Un projet que je n’avais pas du tout prévu, qui a été plein de surprises, de stress… et au final dont je suis très content. Notamment pour la découverte de la gamme Bushido Risen Sun, qui est vraiment magnifique.
Et bien entendu, énormément d’apprentissages ici : la végétation en papier photo-découpé (qui me donne envie d’un truc comme ça), l’eau artificielle, et un peu de culture japonaise.
Un grand merci à Lyrilis du forum CFM sans qui ce projet n’aurait pas vu le jour.
Un diorama fantastique ! Comme toujours bravo pour cette production !
[…] mon précédent projet, qui m’avait pris beaucoup de temps et d’énergie, je voulais partir sur quelque chose […]